l'Histoire de Coulandon
LIEU
Au nord de Coulandon, entre La Calvardière et en limite de la commune de Marigny, a été découverte, en 1886, une bourgade de l’âge de fer, dont les habitants vivaient dans des trous creusés dans la terre et recouverts de branchages. Ces fonds de cabane se dénomment « mardelles » par analogie avec les margelles de puits.
Au début du XXe siècle, près du jardin de la cure au bourg, des fouilles ont mis au jour un silo gallo-romain renfermant du blé carbonisé et des cercueils en grès.
La paroisse de Coulandon faisait partie du diocèse de Bourges, et appartenait au prieuré de Souvigny, comme en témoigne la bulle du pape Eugène III en 1152.
Ce prieuré défensif servit notamment de refuge aux populations locales contre les attaques des Anglais pendant la guerre de cent ans.
En 1569, à la demande de Catherine de Médicis, et sous le règne de Charles IX, Nicolas de Nicolaÿ (1517-1583) réalise une « Description générale du païs et Duché du Bourbonnois » dans laquelle il décrit les villes importantes et les rivières.
Les seules notes concernant Coulandon sont une description de la Queusne (cf article La Queune), une mention des « Bois Bourbonnois près Collandon » dépendant de la Chastellennie de Souvigny, et du « villaige de la potherie en la paroisse de Coulandon, qui dépend de la Chastellenie de Noient (Noyant) et compte 30 feuz » (foyers).
En 1722, M. de Fer, géographe du roy Louis XV, réalise un « Etat sommaire du Bourbonnois et notamment de la Généralité (circonscription administrative créée en 1587) de Moulins ». Il note dans ses observations, que la ville de Moulins est souvent inondée fin juin, début juillet par la fonte des neiges des montagnes d’Auvergne !
À Coulandon, on produit du froment, du seigle, des noix et des fruits.
Il y a un pont de pierre sur la Queusne, 47 feux et 135 taillables (personnes qui doivent payer la taille, impôt dû en contrepartie de la protection apportée par les représentants du Roi) ainsi que 2 seigneurs, un à Montaigut, l’autre au Châtelet.
En 1818, est rédigé le cadastre napoléonien qui indique quels fiefs, fermes et lieux-dits existaient à cette date (La carte est consultable sur le site des Archives Départementales de l’Allier).
1859 : ouverture de la ligne ferroviaire Moulins-Commentry-Montluçon (voir article dédié).
1886 : ouverture de la ligne ferroviaire Moulins-Cosne (voir article sur le tacot).
Géologie :
Les sols de Coulandon présentent plusieurs types de roches : au nord-ouest, on trouve des sols calcaires, au nord-est et au sud-est, des argiles sableuses plio-quaternaires, au centre, des alluvions anciennes et, au sud-est, des argiles et des schistes à banc gréseux.
Cette palette minérale se retrouve dans les constructions locales, et s’est traduite par l’ouverture à différentes époques, de nombreuses petites carrières, qui sont pour la plupart fermées aujourd’hui.
Plusieurs carrières de granite entre la Queune et les Échardons : utilisation : murs de moellons.
Carrières d’argile dans les environs de la Poterie (d’où elle tire son nom) : utilisation : production d’une poterie noire (et murs de torchis), qui prit fin en 1872.
Carrières de grès entre la Desphelippone et Les Carrières : utilisation : entre le Ve siècle et le VIIe siècle, le Bourbonnais était le siège d’une importante production de sarcophages en grès. Le cimetière de Coulandon en comporte de nombreux exemples.
Le grès était aussi utilisé en construction : linteaux, pierres d’angles.
Celui de Coulandon a aussi servi à la construction, au XVe siècle, de la Collégiale de Moulins, et au XVIIIe siècle des ponts de Moulins (le pont Régemortes a été achevé en 1762) et de Nevers.
L’église Saint-Martin a également été construite avec du grès de Coulandon.
Arrêtée dans les années 1890, l’exploitation d’une carrière de grès a repris depuis peu.
Carrières de calcaire aux environs de Certilly et des Douets, aux fours à chaux : utilisation : fabrication de la chaux pour la mise en œuvre de mortier et aussi pour l’amendement des terres. L’exploitation s’est arrêtée vers 1914.
Extraction de matériaux sablo-argileux aux Chadelles : utilisation : murs en torchis.
En décembre 1932 et novembre 1933, la commune a acheté un terrain de 3 ha au propriétaire de La Chassagne pour la somme de 400 F, afin d’en extraire le gravier pour réparer les chemins communaux.
Cette carrière, située vers Les Rompais, a servi de décharge à la commune dans les années 70.
Ensuite, elle fut comblée et plantée en acacias. Une parcelle a été vendue à un opérateur téléphonique, pour la construction d’une antenne relais.